Portes ouvertes des Graves 2015
Elles avaient lieu le week-end du 17-18 Octobre 2015. 66 châteaux étaient présents, l’occasion de découvrir vins, domaines et de participer à diverses activités.
Je m’y suis rendu les deux jours, je n’ai pas fait beaucoup de châteaux, mais pris le temps de découvrir les différents domaines: 8 châteaux que je ne connaissais pas, et de belles découvertes, des trouvailles et des retrouvailles !
- Au départ avec le Château de La Blancherie.
Situé non loin du Château de la Brède, ce charmant petit domaine tire son nom de la bâtisse qui a vu grandir Montesquieu (plus vulgairement on lui changeait les couches à la Blancherie !)
J’ai pu gouter les blancs (sur une superficie de 7ha) :
– le Blanc 2013, avec une bouche sur les agrumes et une petite touche florale. Un vin assez rafraichissant. (90 Sauvignon 10 Sémillon)
– Le Blanc 2012, avec un nez portant des notes légèrement caramélisées. La bouche était très citronnée avec un retour en bouche tout en douceur et une pointe vanillée agréable.
– Le Blanc 2011 cuvée le Berceau (élevé en fut de chêne) Là aussi le coté floral était bien équilibré sur les agrumes. Un équilibre en finesse, et en bouche j’ai eut le même sentiment. C’était bien fait.
Et parmi les rouges (superficie 8 ha) :
-Le rouge 2012 avec un nez où le Cabernet domine avec grandeur. En bouche j’ai le sentiment inverse, c’est le merlot qui prend le dessus, avec de beaux fruits rouges. L’assemblage est à 50 % Merlot, et le reste entre Cabernet Sauvignon et Cabernet franc. Un vin plutôt léger mais avec des tanins râpeux. Il faudrait attendre un petit peu.
-Le rouge 2011 offre une touche plutôt âpre , toujours avec un assemblage fin, mais avec une fin un peu plus puissante
-Le rouge 2013 cuvée prestige (passage en barrique) avait un nez puisant, affirmé mais une bouche assez souple
- Je poursuivais non loin de là avec le Château La Perrucade.
Au premier abord difficile de dire si l’on se trouve au bon endroit, c’était un peu rustique, mais les pancartes indiquaient bien cette petite maison. un peu délabrée. Le restant de la propriété n’était alors pas visible. Surprise, les deux seuls autres visiteurs étaient des personnes que je connaissais et qui n’avaient rien à voir avec le vin ! Curieuses retrouvailles dans un curieux endroit ! Mais c’est le genre de choses que j’apprécie… et même que j’affectionne !
Cette propriété appartient à la famille GUITET et nous faisions ici connaissance de Yves GUITET, personnage lui aussi atypique et surtout très sympathique !
La visite était détendue, sans prétention et avec beaucoup d’explications .
-Nous commencions par le Blanc de La Perrucade 2013 , avec un nez très « vif » sur les agrumes. La bouche était dans le meme ton. Un classique pour l’appellation.
-Venait ensuite le rosé, qui lui différait totalement ! Nous retombions dans l’atypique ! L’etiquette est un « ? » sans autres explications.
En bouche c’etait un véritable bonbon qui rappelait les fraises tagada de l’enfance . Un plaisir !
Mr GUITET expliquait que c’était la volonté de casser un peu les codes, fermentation à froid en bouteille, arrêté en cours de route. Quand au logo il vient tout simplement de la réponse qu’il s’était vu remettre par l’Organisme de Certification des Vins à l’epoque. Bien sûr le vin ne porte pas l’appellation des Graves.
– Nous poursuivions avec le Rouge tradition 2008 avec une belle robe déjà bien avancée, rouge tuilée.
Au nez c’etait très porté sur les fruits rouges. En bouche une belle impression de rondeur.
– C’etait au tour du Rouge Cuvée prestige 2009 ( elevé en fut de chênes)
Ce vin offrait une belle longueur en bouche avec des touches boisées, j’etais plutôt conquis par ce dernier vin.
Il nous était expliqué à ce moment là qu’il y ‘avait la volonté de ne commercialiser que des vins déjà prêt à boire !
– Nous terminions la dégustation par le Blanc moelleux des vieilles vignes de ce domaine ( appellation Graves supérieures) . Vieilles vignes de 107 ans qui représentent la parcelle la plus âgée de France !
Le nez était très puissant, sur les fruits à coques ( ?) types abricots, coquelicots. En bouche c’était la même chose, avec une concentration sucrée impressionnante, que l’on pourrait retrouver dans une confiture d’abricot, mais qui diffère quelque peu du style des Sauternes. .
S’ensuivit une superbe visite commentée du domaine, avec une magnifique bâtisse et des explications sur le taillage de ces vieilles vignes. La particularité de ce domaine est qu’il est situé tout en haut d’un plateau de 82 mètres à savoir des graves de 7 mètres d’épaisseur, d’ailleurs Perrucade siginifie Pierre en patois ( et la Brède signifie la Boue)…
Nous ressortions conquis de cette visite par le domaine, les vins, et le propriétaire. Je ne pouvais pas rêver plus belle découverte !
- Par la suite, à quelques kilometres de là ,se trouvait le château COULOUMEY.
– Le château COULOUMEY BLANC 2014 affichait un style citroné et très démonstratif en bouche. On pouvait également y retrouver un joli gout de pamplemousse. ( 42 Sauvignon 57 Semillon). Un bon rapport qualité prix.
-Le Château Couloumey 2008 avait une bouche très porté sur les fruits rouges. Il paraissait un peu boisé. Là encore le terme démonstratif me vint en tête, quel nez !
-Le Château COULOUMEY 2011 avait là encore une bouche sur les frutis rouges, et sur des fruits rouges ayant déjà bien avancé dans le temps.
– Le château Couloumey 2012 était puissant, démonstratif lui aussi , mais avec un coté très souple.
– Le château Couloumey 2006 etait surprenant de fraicheur par rapport à tous les autres. J’en prenais un magnum !
- La première journée se terminait au Château GRAVEYRON.
– Le BLANC 2014 etait citronné ,peut être un peu trop acide, mais d’un rapport qualité prix éclatant, je sautais sur l’occasion de remplir mon stock de blancs !
– Le clairet 2012 etait très fin.
– Le rouge 2012 , était sur les fruits rouges, assez fin là encore.
– Le rouge 2012 réserve était fin mais il y’avait aussi une longueur en bouche épicée qui venait en supplément et qui était très agréable
Quelques vieux millésimes avaient été ouvert :
– Le Graveyron 1988 était très axé sur de vieux fruits rouges confits, les tanins râpeux.
– Le Graveyron 1986 specialement ouvert à ma demande avait encore de la vigueur. Il était sur les fruits rouges confits comme le 1988 et je lui trouvais en finale un petit gout de « mine de crayons » que j’aime retrouver dans les vins anciens.
J2 des Portes ouvertes dans les Graves :
- Je commençais à BICHON CASSIGNOL, labelisé Bio depuis 2011. ( le nom vient du lieu dit) C’est une propriété de 12 ha existante depuis 1919 ( au moins!)
– Le Blanc 2014 présentait un nez assez fin, citronné, avec une bouche que je trouvais très vive. A voir dans le temps.
– Le Petit bichon blanc 2014 exprimait un nez plus floral et une bouche plus douce. Il semblait plus prêt à boire.
Les rouges :
-Le petit bichon 2014 était sur les fruits rougeset sa matière très souple, légère. Le nez était également très léger, fin.
-Le Bichon 2011 exprimait un beau nez, assez profond avec une pointe de vivacité. La bouche fruité était souple. Le temps est devant lui.
-Le Bichon 2010 avait une bouche plus évoluée que le 2010. Les tanins très légèrement râpeux. Le nez quand à lui était plus doux, plus fin que le 2011.
-Le Bichon 2012 avait un nez fruité. La bouche était elle aussi souple et fruité. Une pointe d’élégance s’en détachait.
– Le Bichon grande reserve 2010 exprimait un nez légèrement fruité comparé aux précédents vins dégustés. On retrouvait un peu la cuvée classique 2010 mais avec plus de puissance, une touche boisée en bouche et une pointe de tabac en nez .
– Le bichon Grande reserve 2012 avait un nez fruité et une bouche puissante. Pour moi il faut encore attendre.
- Non loin de là se trouvait une petite propriété : le Château Couqueyrau.
Cette propriété ne fait qu’ un demi-hectare ! La production annuelle ne dépasse pas les 2000 bouteilles ! On est depaysé dans les chais , car on a l’impression que le temps s’est arrété. Le propriétaire nous invitais à déguster sa cuvée 2013 :
– Couqueyrau 2013 100 % merlot.
Cette cuvée a bénéficiée d’un rapide élevage en barrique. Le millésime est presenté comme très difficile par le producteur. Toutefois j’ai trouvé ce vin plutôt très bien réussis, le nez harmonieux, dans lequel on retrouvait des fruits rouges de grande classe ! La bouche était fondue et effectivement on y retrouvait une petite touche boisée apporté par l’élevage en barrique !
Une belle occasion pour visiter les chais , rustiques, dont la façade est ornée d’une inscription de 1750 !
Cette propriété familiale porté depuis 4 générations est plutôt intéressante. Couqueyrau est un terme patois voulant dire les coques, terres de noix.
Un petit domaine à surveiller!
- A quelques kilomètres de là se trouve Château HAUT REYS.
Une belle propriété de 20 ha mélangeant cuves acier et béton.
-Le blanc Château HAUT REYS 2014 ( 70 Sauvignon 30 Muscadelle)avait un nez citronné et quelques notes de peche blanche. La bouche légèrement acide était déjà fondue. Interessant.
– Le blanc Château HAUT REYS Vieilles vignes 2014 avait une bouche légèrement vanillée, presque poivrée. Très intéressant.
Les rouges :
-Le Château HAUT REYS 2012 exprimait un nez de fruits rouges. La bouche était souple avec une légère pointe fumée en finale. Là encore un beau vin !
– Le Château HAUT REYS vieilles vignes 2012 avait lui aussi une bouche souple avec la pointe de bois distincte qui souligne l’élevage en barriques. On peut saluer ici la finesse de cette pointe de bois, sans excès, bien équilibrée. Le nez était à la mesure de la bouche, des fruits rouges et une pointe de tabac. Très très intéressant !
– Le Château HAUT REYS vieilles vignes 2011 avait un nez plus expressif que le 2012. L’assemblage reste le même et l’on retrouve cette charmante pointe de tabac dans le nez. La bouche est de même nature, ample et longue , se finissant dans les bois. Tres très très intéressant ! 🙂
– La cuvée Paumarel 2012 ( en hommage aux enfants des propriétaires : 100 % merlot) offrait une belle rondeur et un beau fruité.
– La cuvée Paumarel 2010 était là encore fraiche, fruité et d’un bel équilibre.
Pour finir , un moelleux : La douceur d’Isabelle 2012( du nom de la propriétaire) avait un nez de citron, de pêche et une bouche plutôt très sensuelle… Un graves supérieur intéressant!
Intéressant c’est d’ailleurs le meilleur terme selon moi pour qualifier cette propriété !
- Pour finir par un dernier arrêt non loin de là à Auney l’Hermitage.
Les propriétaires valent à eux seul le déplacement, ils sont d’une gentillesse rare ! Il fut possible de gouter les différents cépages encore présents dans les barriques. C’était très intéressant pour nous , ludique, et amusant pour les enfants présents à cette visite, qui s’amusaient à servir les verres à l’aide la fameuse « épée du vigneron » !
Le château Hermittage 2012 rouge ( 70% Merlot 25% Cabernet Sauvignon 5% Cabernet Franc) avait un nez très puissant, exubérant. La bouche délivrant de puissants aromes de fruits et de tabac était très astringente. Assurément ce vin a du temps devant lui et ravira les amateurs des finales de ce style.
La cuvée Gana 2012 affichait un autre style : 60% Cabernet Sauvignon 40% Merlot . Ici le nez était plus léger et la bouche plus ronde.
Après une pause nous passions aux blancs:
-l’hermittage blanc 2014 75% Sauvignon 25% Muscadelle offrait une belle bouche citronnée. La finale légèrement caramélisée me touchait.
– la cuvée gana blanc 2014 55% Sauvignon 40% Sémillon 5% Muscadelle développait une bouche elle aussi citronnée et globalement les mêmes aromes. Toutefois la longueur des saveurs différait complètement du précédent. La dégustation de ces deux bouteilles offrait une comparaison intéressante je trouve.
Encore donc une très belle découverte!
Pour résumer ces portes ouvertes furent pour moi l’occasion de découvrir de nouveaux châteaux, de faire de très belles découvertes et de magnifiques rencontres, avec des vignerons, passionnés, passionnants, et d’une touchante proximité. Nul doute que je retournerai les voir! 😀 Merci!
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