Dîner au Château Bellefont-Belcier à Saint-Emilion
Rencontre avec l'équipe de "Vignobles K"
Durant les Primeurs 2019 j’ai été contacté par l’équipe des Vignobles K pour les rencontrer.
Une rapide présentation de Vignobles K : Crée en 2014 par Peter Kwok, c’est aujourd’hui une affaire familiale avec Elaine, Karen, et Howard Kwok. Le groupe compte actuellement 7 propriétés, toutes situées sur la rive droite de Bordeaux, et dans de très belles localisations :
Saint-Emilion (3):
Château Bellefont-Belcier, Château Haut-Brisson, et Château Tour Saint-Christophe
Pomerol (2) :
Château La Patache, et Enclos Tourmaline
Lalande de Pomerol (1) :
Enclos de Viaud
Castillon, Côtes de Bordeaux (1) :
Château Le Rey
Visites
J’ai pu visiter deux des propriétés sur Saint-Emilion :
– Château Tour Saint-Christophe, appellation Saint-Emilion Grand Cru
Ce domaine plutôt discret sur la commune de Saint-Christophe-Des-Bardes présente un panorama exceptionnel sur Saint-Emilion avec des vignes en côteaux, et une très belle exposition. Il est à recommander pour tous les amateurs de domaines confidentiels et de vue d’exception. Vous pouvez également séjourner au Château si le coeur vous en dit !
– Château Bellefont-Belcier, appellation Saint-Emilion Grand Cru Classé.
J’étais passé à de nombreuses reprises devant ce domaine qui est à côté de grands noms comme Château Pavie, Château Larcis-Ducasse et Château Tertre Roteboeuf. L’occasion m’était donnée de vraiment découvrir cette propriété.
Cette magnifique bâtisse que l’on aperçoit de la route est un havre de paix où il fait bon se rendre. Un jardin paysagé, une fontaine, et un court de tennis sautent rapidement aux yeux. Mais derrière la propriété se cache le plus beau : les vignes, qui apparaissent comme dans une petite vallée, bercée de quiétude.
A l’intérieur du domaine de nombreuses chambres et suites ont été aménagées pour vous recevoir. J’ai pu séjourner dans la Suite « Saint-Julien » que je recommande à tous ceux de passage. C’est chic et donne l’impression d’être dans un cocon. Un lieu parfait pour se ressourcer ou pour fêter un événement comme un mariage (mémo personnel !).
J’ai aussi pu rencontrer une partie de l’équipe de Vignobles K :
Jean-Christophe Meyrou le directeur général qui dispose d’une solide expérience dans le milieu, à l’international comme à Pomerol ; Sébastien Menut le Directeur commercial ; et Jeanne Mespoulede, chargée de communication pour le groupe.
Mais j’ai aussi pu rencontrer Karl Todeschini, le propriétaire de Château Mangot à Saint-Emilion et de Château La Brande à Castillon Côtes de Bordeaux, qui m’a également présenté ses vins. Après tout plus on est de passionnés, mieux on déguste !
Primeurs 2019
Après avoir visité les lieux c’est dans les chais que j’ai pu déguster les Primeurs 2019.
Nous avons donc pu déguster l’ensemble de la gamme que je vous recommande fortement. Tous les vins sont travaillés avec pour objectif la qualité du raisin et le respect du lieu. Cela s’en ressent et c’est vraiment appréciable. Autre bon point, certains vins présentés ont un rapport qualité prix attractif, en particulier en appellation Castillon, Côtes de Bordeaux.
Vins dégustés :
Notés sur 100, les commentaires de dégustation seront accessibles prochainement dans la rubrique abonnés.
– Château Haut-Brisson 2019, appellation Saint-Emilion Grand Cru : 90-91/100
– Château Tour Saint-Christophe 2019, appellation Saint-Emilion Grand Cru : 92-93/100
– Château Bellefont-Belcier 2019, appellation Saint-Emilion Grand Cru Classé : 95-96/100
– Château La Patache 2019, appellation Pomerol : 92/100
– Enclos Tourmaline 2019, appellation Pomerol : 95-96/100
– Château Le Rey, Les argileuses, parcelle 1, 2019, appellation Castillon Côtes de Bordeaux : 90-91/100
– Château Le Rey, Les rocheuses, parcelles 5 et 6, 2019, appellation Castillon Côtes de Bordeaux : 92-93/100
Les vins de Karl Todeschini :
– Château La Brande 2019, appellation Castillon Côtes de Bordeaux : 93/100
– Château Mangot 2019, appellation Saint-Emilion Grand Cru 95/100
– Distique 12 de Château Mangot 2019, appellation Saint-Emilion Grand Cru 95-96/100
Le dîner
Après avoir dégusté les Primeurs nous sommes passés à table pour déguster quelques vins à l’aveugle, et pas forcément de la gamme. (Menu élaboré par la Chef de « L’huile sur le feu » que je tiens à remercier)
Les choses ont magnifiquement commencé avec un Meursault « Les Grands Charrons » 2015, de Bernard Boisson-Vadot : rayonnant dans le verre, et d’une très belle tension en bouche, tranchant de manière admirable des notes briochées affirmées.
Puis nous poursuivions avec les rouges : Château Mangot 2015 et Château Bellefont-Belcier 2015. Bellefont s’exprimant dans un premier temps de manière très expressive mais ayant tendance à s’estomper sur la fin, au profit de Château Mangot. Une façon intéressante de parler de ce qui avait été mis en œuvre depuis 2017, premier millésime de vignobles K chez Bellefont-Belcier. Quant à Mangot, l’oxygénation lui faisait le plus grand bien et il commençait à s’affirmer dans nos verres.
Pris dans nos discussions de passionnés nous avons commencé à parler de vieux millésimes. Jean Christophe et Sébastien se sont alors éclipsés quelques minutes pour revenir avec un vin à l’aveugle. Sa robe exprimait un âge plutôt avancé mais il était malheureusement bouchonné. Toutefois sa matière en bouche était très délicate. A la révélation de l’étiquette je tombais des nues : Château Lafleur 1972, appellation Pomerol ! Incroyable de déguster cela à l’aveugle ! Ils étaient bien sûr déçus de cette déconvenue. J’essayais de défendre l’indéfendable… Sébastien reparti alors dans la cave et revint avec une autre bouteille… cette fois-ci le vin était magnifique, et là encore très âgé. Il était d’une très belle complexité, avec des notes torréfiées, quelques fruits rouges, certains encore frais, et d’autres se tournant peu à peu vers le kirsch. Avec encore une belle structure je n’en finissais pas de m’émerveiller devant la complexité de ce vin !
Le voile sur ce vin était levé : il s’agissait de Château Fombrauge 1964, appellation Saint-Emilion Grand Cru. Sur de belles notes de fruits rouges légèrement séchés, avec dans le même temps une expression florale et une touche de minéralité. Belle finesse des tannins en bouche et des notes torréfiées qui apparaissent en finale. Ce vin ne faisait pas son âge, il n’en finissait pas de s’ouvrir. Véritablement superbe !
Cela fait maintenant quelques vins que j’ai l’occasion de déguster sur ce millésime 1964, et pour l’instant j’ai toujours été impressionné par la qualité de ce millésime ! (Vous trouverez un exemple dans cet ancien article de vins anciens que j’ai pu rédiger en cliquant-ici)
Les sujets autour du vin fusèrent tout au long de la soirée. Bien sûr j’évoque les vins liquoreux. A ce moment-là Sébastien retourne encore une fois en cave (Sébastien un grand merci !) et vient servir à l’aveugle un liquoreux. Il s’agissait d’un Tokaji, Carpinus 5 Puttonyos !
Peu avant de nous quitter je reprenais un verre de Lafleur 1972, le gout de bouchon avait tendance à s’estomper, mais il lui manquait tout de même de la fraicheur. Dommage ! En revanche Fombrauge 1964 était toujours aussi agréable, imperturbable.
Le rêve
L’équipe me laissait les clés du domaine, il ne restait plus que moi. J’allais donc me coucher dans ma chambre. Mais finalement je décidais de redescendre dans la cave puisqu’il y semblait y avoir des trésors. Je tombais alors sur un flacon très rare : Un Château Margaux 1900. Il fallait que j’ouvre cette bouteille! Je réussissais à l’ouvrir sans trop de difficultés, et commençait à me servir un verre. Une couleur brunâtre coulait et de somptueuses effluves de truffes commençaient à émaner de ce flacon divin. Tout bonnement incroyable ! Mes yeux étaient jusqu’alors fermés, je les rouvrais : il était 09H00, j’étais dans mon lit, et j’allais être en retard à mon prochain rendez-vous !
Merci !
Encore merci à toute l’équipe de Vignobles K pour ce magnifique moment mais surtout pour les discussions entre passionnés que nous avons pu avoir. Les vins étaient magnifiques et l’expérience inoubliable. Pour accéder au site des Vignobles k cliquez-ici. A très bientôt j’espère !
Xavier LACOMBE